Notre Histoire

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VERTEUIL, le 11 mai 2008

Je suis la femme de Monsieur William Kofi OPOKU, Madame Elise MAXIMIN OPOKU.
Je vous rappelle rapidement comme vous le savez déjà que notre vie a basculé dans l’horreur depuis le 13 mai 2008.
Mon mari est convoqué à la gendarmerie de Ruffec pour un dossier administratif, mais il n’est pas plutôt arrivé qu’il est arrêté et emmené en cellule de rétention administrative après une très courte garde à vue de 5 heures. A midi, nous apprenons qu’il est transféré le 14 mai à Bordeaux à 8H00 du matin pour prendre un avion à 13H00 pour Paris avec correspondance pour Accra (GHANA) dans la foulée. William demande de ne pas prendre l’avion en me laissant toute seule en France.
Bien qu’il ne soit pas dans l’avion à 12H 30, je ne suis prévenu qu’à 16H00 l’après-midi qu’il est en garde à vue et qu’il y aura une audience le 15 mai à 14H30 au tribunal de grande instance à Bordeaux. Notre avocat tarde a appelé l’avocat commis d’office et celle-ci a peu d’information pour défendre ce dossier. Le verdict tombe dans l’heure qui suit, il est condamné à 1 mois de prison ferme.
Pour ma part, je trouve le système judiciaire très rude, sachant que dans les personnes accusés, il y avait une personne qui avait agressé des gendarmes et qu’il est ressorti en même temps que moi du tribunal, alors que William qui n’a agressé personnes, et il pend un mois de prison. C’est d’une injustice incroyable, surtout quand les lois nous disent qu’il faut 3 ans de mariage, alors laisser aux couples le temps de les valider. Je peux vous assurer que si nous avions fait un mariage blanc, nous n’aurions même pas tenue 1 mois de vie commune.
Lors de son emprisonnement William a eu des menaces, des personnes telles que lui sont mélangées avec des criminels, des meurtriers. Lui et autres personnes dans sa situation ont eu très peurs pendant cet enfermement.
Fin de son emprisonnement le 7 juin 2008, bien sûr, il n’est pas libre, il est transféré directement de Gradignan à l’hôtel de police de Bordeaux où il est placé en centre de rétention administrative. Là comble de l’horreur encore, nous apprenons qu’il passe devant le Juge des libertés le dimanche 8 mai à 9H00 du matin. J’appelle le Comité de soutien à Verteuil et ma famille, comme ils sont tous formidable, ils se déplacent et sont là devant le parvis du tribunal à attendre jusqu’à 10H30 passé. Et encore, si William n’avait pas su que nous étions là, il était jugé seul, personne ne venait ouvrir, et pour cause jamais il n’y a jamais d’audience un dimanche matin.
D’ailleurs l’avocate à Bordeaux m’a bien dit que ce dossier était extraordinaire et qu’elle n’avait jamais vu cela, surtout quand je lui ai appris qu’un avion était déjà prévu pour le lundi 9 mai à 13H45. Au fond de moi, je sais que ce jugement n’était qu’une mascarade, car tout était déjà décidé, l’interprète de William (qui lui traduit le français en anglais) nous a appris pendant l’audience qu ’il y avait un avion pour le lendemain.
Le lundi, j’appelle l’hôtel de police pour savoir si réellement il part, une personne me répond que oui et que je peux venir un peu en avance afin d’avoir le temps de le voir.
Avec mon fils Charles, je pars rapidement de chez ma nièce pour me rendre au centre de rétention sans manger à 12H15. J’arrive là-bas à 12H45, et là, à l’accueil, on me dit que les visites sont à 13H00 et que je devrai attendre. Enfin, quelqu’un vient nous chercher à 13H00 largement passé, et la gardienne me dit que l’avion est annulé.

Aujourd’hui, William est toujours en centre, les grèves sur Bordeaux nous laisse du temps pour intervenir.

Au centre de rétention, il n’y a pas de violence entre eux, ce sont que des sans-papiers, mais certains gardiens leurs parlent mal, et les brutalisent. Dans la nuit du 7 au 8 mai, un homme devait partir  pour prendre un avion et comme il a refusé, les policiers ce sont mis à 6, l’ont enfermé dans une des chambres l’ont frappé, ils l’ont blessé au visage et peut-être ailleurs. Ils lui ont mis les menottes et emmené de force.

Aujourd’hui, mercredi 11 mai, je vais à Bordeaux pour le voir et rencontrer une association qui désire aider William, au vu de notre histoire.

Nous nous connaissons depuis 4 ans, et nous vivons ensemble depuis août 2006, il a déjà travaillé et une personne vient de lui signer une promesse d’embauche. Quand les gendarmes l’ont appris, ils sont allés rendre visite à cette personne pour faire des pressions, d’un coté, il faut un employeur et de l’autre nous empêchons les professionnels d’embaucher ses personnes. Heureusement, cet homme est fort sympathique et a quand même signé cette promesse d’embauche.

Les gendarmes de Ruffec on fait une enquête sur nous, ils savent que nous vivions tranquillement sans histoire et que William était très bien intégré dans le village. La preuve, un groupe de personnes se sont immédiatement réunis pour composer un Comité de soutien. Je les en remercie du fond de cœur, car sans eux, aujourd’hui, William serait sûrement loin, très loin de moi et cela serait un véritable enfer.

Je pense qu’il y a un acharnement injustifié à l’égard de William qui n’a jamais voulu de problèmes et l’a toujours dit et redit. Il veut simplement pouvoir vivre avec moi et être tranquille.

Madame Elise MAXIMIN OPOKU

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